Bug-Jargal – Victor Hugo

L’histoire débute dans un campement militaire. Un sergent entre dans la tente où ses collègues sont rassemblés. Il s’est blessé en partant à la rescousse de Rask le chien de son capitaine. Idée stupide, semble-t-il, jusqu’à ce que le capitaine D’Auverney entreprenne de raconter l’histoire de ce chien et de son précédent maître, Bug-Jargal autrement nommé Pierrot. Cette anecdote militaire est le prétexte pour entrer dans la narration d’un fait historique majeur : la révolte des esclaves de Saint-Domingue en 1791. Avec Bug-Jargal, Victor Hugo signe son premier roman, il a alors 16 ans, et l’œuvre est impressionnante de détails sur la vie dans les colonies françaises et d’idéaux revendiqués. Je découvre, à travers les yeux du jeune capitaine d’Auverney, une partie de la vie de l’esclave Pierrot à Saint-Domingue, prince en son pays, amoureux transi d’une certaine Marie, promise justement au fameux capitaine. Sur fond de révolution, le récit alterne entre tirades romantiques – plutôt naïves – et mésaventures caricaturales dans le camp insurgé des plus ou moins « bons sauvages ».

Pour être tout à fait sincère, les personnages de Marie et de son capitaine ne m’ont pas véritablement emballés, leurs amours adolescentes sont peu crédibles (et reflètent peut-être l’âge de l’auteur). Cela dit, à 16 ans tout juste, le grand Victor Hugo pointe déjà le bout de sa plume : le personnage de Bug-Jargal, par les valeurs qu’il défend et la sagesse dont il fait preuve, est digne des Gwynplaine et autre Quasimodo. Rebut de la société, malchanceux à l’extrême, il incarne le courage, le sens du sacrifice et l’honnêteté des plus grands. En se positionnant dès son plus jeune âge contre les pratiques esclavagistes de son époque, l’auteur fait montre d’une conscience politique extrêmement précoce qui n’en est alors qu’à ses prémices.

Ce roman précède de quelques années à peine la rédaction de Han d’Islande que j’ai lu il y a quelques mois. L’intrigue de ce dernier se déroule sur fond de révolte de mineurs en Norvège. Il vient en ce sens prolonger Bug-Jargal et annonce un des fils rouges de l’œuvre entière de Victor Hugo : la condition sociale des plus miséreux.

Je partage cette lecture avec Claudialucia, Laure, Margotte, et Miriam dans le cadre du challenge Victor Hugo. Je n’oublie pas pour autant le challenge romantique et le challenge XIXème. N’hésitez pas à nous rejoindre ! 😉

13 réflexions au sujet de « Bug-Jargal – Victor Hugo »

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    1. Moglug Auteur de l’article

      En effet, certains passages laissent à désirer sur l’image que les blancs pouvaient avoir des noirs à l’époque… Cela dit ce roman est et reste impressionnant, surtout lorsque l’on prend en compte le contexte d’écriture !

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    1. Moglug Auteur de l’article

      Oh ! Je n’avais pas vu ces commentaires ! Et en effet, j’ai lu L’homme qui rit l’année dernière après des années sans ouvrir un livre de Victor Hugo, et c’était une révélation !!

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    1. Moglug Auteur de l’article

      C’est le tout premier roman de l’auteur, il est souvent publié avec Le dernier jour d’un condamné, sinon il faut voir avec les publications des œuvres intégrales. J’ai un peu galéré pour me le procurer, il n’y a pas beaucoup d’éditions récentes…

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