Archives du mot-clé Erotisme

Elle, par bonheur, et toujours nue – Guy Goffette

513xdt33qsl-_sx210_C’est au cours d’un mois belge que j’ai eu connaissance pour la première fois des écrits de Guy Goffette. Dans la foulée et en accordant toute ma confiance à l’une ou l’autre blogueuse – Anne, Mina, Florence, lesquelles encore ? – j’ai acheté ce court livre que je n’ai lu qu’aujourd’hui, un véritable délice de lecture comme j’en ai connu peu ces derniers mois, à vous faire monter les larmes aux yeux !

Elle, c’est Marthe, l’épouse du peintre Pierre Bonnard, et surtout sa muse. Guy Goffette prend soin ici de débuter son roman par une lettre d’excuse à l’artiste :

« Pardonnez-moi, Pierre, mais Marthe fut à moi tout de suite. Comme un champ de blé mûr quand l’orage menace, et je me suis jeté dedans, roulé, vautré, pareil à un jeune chien. ».

Et c’est un roman d’amour qui s’en suit, une véritable déclaration à celle, toujours nue, que l’on retrouve dans de nombreux tableaux de l’artiste, une déclaration au peintre lui-même qui a su sublimer la grincheuse et neurasthénique Marthe, oscillant pour l’éternité entre muse et femme. Guy Goffette peint un nouveau tableau – littéraire cette fois – représentant le couple Bonnard de leur rencontre à leurs derniers jours, et ce bijou de poésie et d’érotisme est à vous ravir le cœur…


Elle, par bonheur, et toujours nue – Guy Goffette
Gallimard, 1998, 158 p.


 

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Le garçon – Marcus Malte #MRL16

LeVieuxJardinAW+Ce livre m’a impressionnée et fortement renvoyée aux grands classiques du XIXe siècle. Par sa forme, notamment, en nous invitant à suivre l’évolution d’un personnage central, de son enfance à sa mort. J’ai pensé assez rapidement à L’éducation sentimentale d’un certain Flaubert pour la dimension initiatique, mais aussi et surtout à L’homme qui rit de Victor Hugo, œuvre majeure de ma vie de lectrice. Les échos sont nombreux entre l’enfant trouvé et déformé que l’on nommera Gwynplaine et le garçon sans voix de Marcus Malte, entre Ursus et Brabek, entre Homo et le cheval, entre les amours quasi incestueux des uns des autres, et puis Mazeppa… Plus j’y pense, plus la liste des similitudes s’allonge. Face à ce monument littéraire, Le garçon revêt une identité propre, moderne, en intégrant à la fois les codes des classiques du 19e siècle en commençant par ceux du libertinage, et les maux du XXème, la guerre, l’absurde, l’errance. Jusqu’au mythe de Sisyphe brillamment remis au goût du jour.

Je me sens toute petite et stupide à trop vouloir vous transmettre ce que j’aime de ce roman : à la fois son étonnante cohérence, sa complétude et l’immense variété des styles, des genres littéraires et des sujets abordés, et cette profonde humanité du garçon sans nom et surtout sans voix, qui a aucun moment ne semble en capacité d’exprimer lui-même ce qu’il vit. Le garçon renvoie aussi à ce qu’il reste de l’homme lorsqu’il est privé d’expression verbale.

Une lecture commune avec : Hélène,  Noukette, Asphodèle.

D’autres avis : Yvan, ClaudiaLucia, Zazy, Kathel, Pr Platypus, Yv, LiliGalipette


Le garçon – Marcus Malte
Zulma, 2016, 534 p.


Challenges concernés

#Matchs de la Rentrée Littéraire 2016

Challenge Multi-défis 2016 : Un livre pioché au hasard dans votre PAL

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Histoire d’O – Pauline Réage

81w5zyyryhlJe cherchais de la  « bonne littérature érotique » et Histoire d’O semblait être une référence en la matière. De fait, si le rythme est parfois perturbant pour reprendre un commentaire de Marine au bas de ce billet, le style est à mon goût, cru sans être vulgaire. Les règles de la décence littéraire – ne me demandez pas d’énoncer ces règles ! – sont respectées. La décence-tout-court en revanche est sérieusement bousculée – c’est le principe d’un roman érotique, me direz-vous.

Histoire d’O est un récit choquant pour la place qu’il accorde aux femmes, parce qu’il est écrit par une femme, et par son contenu qui se voudrait érotique et s’apparente bien vite à un film d’horreur. De l’érotisme à la torture, il y a deux mots : sadisme et masochisme. Pauline Réage les poussent à leur paroxysme… et l’ensemble en perd rapidement toute sa dimension érotique. Si le premier chapitre invite le lecteur à développer ses instincts voyeurs, les suivants tournent rapidement en rond et se transforment en étalage sordide de techniques de torture et d’humiliation de plus en plus absurdes… jusqu’à frôler l’ennui. La volonté de choquer certainement efficace dans les années 60 me semble trop grossière pour notre XXIe siècle blasé, et la surenchère SM manque décidément de finesse et de subtilité. Je me suis finalement lassée de ce livre qui a pourtant marqué son époque et les codes du genre… Ne serait-il pas temps justement de renouveler ces codes ?

[N.B. Je retrouve en postface André Pieyre de Mandiargues, écrivain surréaliste parisien, cité à plusieurs reprises dans les correspondances et journaux d’Alejandra Pizarnik.]


Histoire d’O précédé de Le bonheur dans l’esclavage par Jean Paulhan, Retour à Roissy précédé de Une fille amoureuse postface d’A. Pieyre de Mandiargues – Pauline Réage
Pauvert, 2013, 283 p.
Première publication : 1954


Challenges concernés

Challenge Multi-défis 2016 : un livre qui cible l’un des 7 péchés capitaux (luxure)

 

Soie – Alessandro Baricco & Rébecca Dautremer

ob_3fba28_soieCher Destinataire,

J’ai quelques très beaux livres dans mes étagères, les deux premiers opus des éditions Tishina en font partie. Je te parlais du premier Le soleil des Scorta ici. A l’occasion d’une rencontre avec le dessinateur Benjamin Bachelier et l’éditeur de Tishina à la librairie Vivement Dimanche, j’en avais profité pour acheter Soie revisité par Rébecca Dautremer. Je l’ai lu il y a quelques mois, il est magnifique évidemment. Les éditeurs de Tishina prennent toujours soin de sélectionner des textes qui les ont marqué, ils recherchent ensuite un dessinateur qu’ils apprécient et lui donnent carte blanche pour adapter le texte à leurs envies. S’en suit un très gros travail d’éditorialisation, de choix du papier, des couleurs, d’impression. Le produit final, aussi bien pour Soie que pour Le soleil des Scorta est toujours remarquable.

Pour en revenir à Soie, ce roman raconte l’histoire d’Hervé Joncour, il vit dans le sud de la France avec sa femme Hélène Joncour, et pour gagner sa vie il cultive les vers à soie dont il ramène les œufs du Japon. Nous sommes dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Le voyage qu’il entreprend chaque année dure plusieurs mois, et chaque voyage est l’occasion d’étranges rencontres avec le vendeur d’œufs et la femme qui l’accompagne. Je ne sais pas, cher Destinataire, si tu as déjà lu un roman d’Alessandro Baricco. Son écriture est très particulière : par exemple, j’avais lu Océan mer sur les conseils de mon amie Cyve, c’était la première fois que je lisais un roman aussi halluciné, déconnecté de la réalité, dans mon souvenir il est comme flottant hors du temps humain. Soie est un peu plus réaliste, mais j’y retrouve cette distance : le protagoniste observe sa vie, il vit des aventures remarquables pour son époque et ne semble pas s’en soucier, il est parfois surpris ou intrigué, mais se pose finalement toujours en observateur. Je trouve l’effet produit extrêmement apaisant.

soie-film-5328Je me demande tout de même comment j’aurais vécu ce livre, si je ne l’avais pas lu à travers l’interprétation de Rébecca Dautremer. Son empreinte est si forte ! Rien que la couverture avec l’homme japonais tatoué nous entraîne déjà très loin du sud de la France, je crois que si j’avais lu ce roman « seule », le Japon ne m’aurait pas autant marqué. Et puis je me demande comment j’aurais compris Hélène, est-ce que je me serais identifiée à elle ? Est-ce que j’aurais essayé de la comprendre ? Je l’ai sentie tellement secondaire, soumise et discrète, dans le dessin de Dautremer, contrairement au film réalisé en 2007 par François Girard, que j’ai vu dans la foulée et dans lequel elle tient le premier rôle, belle et affirmée, face à un Hervé Joncour beaucoup plus effacé. L’association du coup de crayon de Rébecca Dautremer et de la plume d’Alessandro Baricco apporte également une touche érotique à l’ensemble qui n’est pas non plus pour me déplaire. Je ne me souviens pas que cette dimension ait été aussi présente dans le film – mais je ne me souviens jamais des films. Décidément, si j’ai adoré ce récit, cette lecture illustrée m’interroge bien d’avantage sur les différentes interprétations possibles.

Je me dis aussi, qu’il faudra que je lise les autres romans d’Alessandro Baricco, quel auteur étonnant ! L’as-tu déjà lu ?

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Soie – Alessandro Baricco et Rébecca Dautremer, traduit de l’italien par Françoise Brun
Tishina, 2012
Première traduction française : Albin Michel, 1997
Première publication : Seta, 1996


Challenges concernés 

Challenge Multi-défis 2016 : Un livre avec une usurpation d’identité

Vénus Erotica – Anaïs Nin

Quelle difficulté de conserver son sérieux pour exprimer son envie de découvrir une littérature parallèle, excitante mais toujours bien écrite ! J’ai bien tenté incognito le rayon « Erotisme » de la Fnac mais sans succès, la qualité du texte cédant bien trop rapidement le pas, à mon goût, à la pornographie gratuite et obscène. Vaillamment, j’aurais aimé être capable de débarquer en librairie, librement, et demander « Vous n’auriez pas quelques nouvelles érotiques bien écrites à me conseiller ? ». Sincèrement… je n’ai pas pu. Discrètement, j’ai préféré fureter sur l’un ou l’autre blog pour repérer quelques titres, en particulier sur Mon salon littéraire où j’ai pu initier mes pérégrinations érotiques avec Eros en son absence de Sandrine Willems. L’aventure m’avait laissée perplexe sur son contenu mais rassurée quant au style : une littérature érotique et élégante était donc possible… De fil en aiguille, j’ai souhaité m’en remettre aux classiques du genre avec Vénus Erotica d’Anaïs Nin. Je vous épargne la scène où la libraire s’exclame à bien trop haute voix « Anaïs Nin ? Bien sûr, on a dû le classer au rayon érotique là en-bas »…(le rayon invisible que vous êtes obligé de demander parce qu’il est introuvable autrement RRRrrr !).

Trêve de bavardages : Vénus Erotica est un classique du genre érotique, mais aussi et surtout un classique-tout-court. Constitué d’une quinzaine de courtes nouvelles, Vénus Erotica a été rédigé à la demande d’un mystérieux collectionneur qui souhaitait que l’auteur en vienne aux faits essentiellement sexuels. Pour mon plus grand bonheur, Anaïs Nin a l’imagination et le style un tantinet plus subtils. Plus qu’une description anatomique, crue et froide, elle soigne ses mises en scène et les veut surprenantes et variées. Elle entraîne son lecteur dans des fantasmes improbables pour l’époque, dérangeants parfois, mais toujours excitants au final, il faut bien l’admettre. Elle manie avec délice l’art de la suggestion et le plaisir des lettres, tout en esquivant les délires pervers ou sado-masochistes poussés à l’extrême – parait-il – dans d’autres textes plus gris et moins nuancés.

Cette seconde escapade érotique aura été plus que fructueuse, je songe sérieusement à inclure Vénus Erotica dans mes coups de cœur 2015, je suis convaincue de ne pas m’arrêter en si bon chemin avec Anaïs Nin et envisage déjà de me procurer son célèbre Journal. Par ailleurs, j’ai signé pour une troisième escapade du genre à la librairie Le Bal des Ardents – qui ne cache pas ses rayonnages  érotiques 😉 – avec Confession sexuelle d’un anonyme russe, en espérant vous en donner bientôt des nouvelles !


Vénus Erotica – Anaïs Nin, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Béatrice Commengé
Le Livre de Poche, 2014
Date de rédaction : 1950
Première publication : 1969
Première traduction en français (Stock) : 1978


Challenge concerné
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Pourquoi nous aimons les femmes – Mircea Cărtărescu

Attention coup de cœur ! Toute la difficulté maintenant est de vous convaincre du génie de Mircea Cărtărescu. Je l’ai découvert grâce à Sandrine et à son rendez-vous roumain autour de l’émission « L’Europe des écrivains » ; je ne la remercierai jamais assez pour cette magnifique découverte. Mircea Cărtărescu est semble-t-il d’avantage connu pour sa trilogie de science fiction Orbitor. Toutefois, pressée par le calendrier télévisuel, j’ai préféré opter pour le court recueil d’une vingtaine de nouvelles Pourquoi nous aimons les femmes et grand bien m’en fit !

Ces vingt portraits de femmes sont stupéfiants de justesse. Décrite à travers les yeux d’un homme de passage, d’un amant, d’un mari, d’un enfant, d’un adolescent ou encore d’un amoureux éconduit, la femme est dégraffée de toutes ses coutures pour ne laisser entrevoir d’elle-même que les émotions qu’elle suscite auprès du narrateur. Dès les premières lignes, l’auteur prend ses lectrices à partie et instaure aussitôt une intimité qu’il maintiendra tout au long du recueil. Je suis séduite et surprise de ces anecdotes toujours inattendues, lucides, non idéalisées, masculines, tendres et triviales à la fois, ou frisant l’érotisme. Saisie, je me suis vue relire dans la foulée l’une des nouvelles, ma préférée, – De l’intimité – éberluée par l’improbable et magnifique transition qui amène l’auteur à débuter son récit dans le quartier rouge d’Amsterdam pour le conclure par l’une des plus belles déclarations d’amour qu’il soit à sa femme. Sa maîtrise littéraire est incontestable, sa capacité à transmettre les émotions les plus fines et les plus justes est sans mesure.

Je vous laisse goûter le style admirablement traduit par Laure Hinckel avec le début de la première nouvelle La jeune noire :

« Je prie les lectrices distinguées de ce livre de ne pas me taxer de pédanterie, quand bien même je commencerais par une citation. Quand j’étais adolescent, j’avais la stupide habitude de les enchaîner, ce qui me valut, au lycée Cantemir, une réputation plutôt triste. Mes collègues s’amenaient à l’école avec des magnétos de dix kilos, passaient de la musique et dansaient en cours de français… Le petit jeune homme timbré qui nous tenait lieu de prof rassemblait les filles autour de lui et les mettait au courant de toutes les grossièretés en français… Deux types feuilletaient des revues pornos au fond de la classe… J’étais le seul, moi qui vivaient en compagnie des livres, à me prendre par la main et à balancer au tableau une citation de Camus, ou de T. S. Eliot, qui arrivait comme un cheveu sur la soupe dans l’atmosphère de débauche qui régnait dans notre classe poussiéreuse et délabrée. Assises sur le bureau du prof, jambes croisées si haut qu’on voyait leurs cuisses sous la chasuble retroussée, les filles ne se fatiguaient même pas à grimacer ou à pouffer de rire de manière méprisantes. Elles étaient habituées. »

Je ne peux qu’encenser ce trop court et délicieux recueil et vous inviter à le lire à votre tour – homme ou femme, il vous ravira autant que moi je l’espère. Pour ma part, je me régale par avance de la lecture d’Orbitor qui viendra bien à propos remplir ma ligne « trilogie » du challenge Variétés. 😉


Pourquoi nous aimons les femmes – Mircea Cărtărescu, traduit du roumain par Laure Hinckel
Denoël et d’ailleurs, 2008
Première publication en roumain : De ce iubim femeile, Humanitas, 2004


Challenge et rendez-vous concernés
(cliquez sur les images pour les détails)

 

Eros en son absence – Sandrine Willems

J’ai d’abord découvert l’actrice, Sandrine Willems, dans son interprétation pour Audiolib de Mal de pierres de Milena Agus, j’avais adoré cette re-lecture et je vous en parlais ici. A l’occasion de cet article, Mina s’est empressée de me faire remarquer pour mon plus grand bonheur que Sandrine Willems est aussi écrivain. Sur ses conseils, j’ai emprunté Eros en son absence à la bibliothèque du quartier.

Une aventure érotique sur fond de musique de Bach, a priori de beaux ingrédients pour me séduire. De fait, les premières pages d’Eros en son absence sont délicieuses, l’auteur joue avec les métaphores sur l’instrument du violoniste, tout en finesse et fluidité. L’aventure perd toutefois de son charme, à mon sens, lorsque notre protagoniste, une jeune trentenaire en mal de vivre…

Sélectionnez le texte ci-dessous si vous n’avez pas peur que je vous dévoile l’intrigue

…s’éprend d’une critique musicale de l’âge de sa mère. Homosexualité frisant l’inceste au programme… L’écriture de Sandrine Willems a beau rester attrayante, le sujet l’est de moins en moins, à moins que l’amour ne reprenne le dessus.

Une lecture en demi-teinte pour moi, mais une auteur à découvrir encore, sur d’autres thèmes, très probablement. Une littérature érotique aussi, qui malgré ces bémols et l’ambiguïté du sujet, n’est ni obscène ni vulgaire, mais nécessite un peu de recul.

Un grand merci à Mina pour ce conseil hors de mes sentiers battus.

Gioconda – Nikos Kokàntzis

kokantzis-gioconda-couvGioconda, c’est un prénom. Celui d’une jeune fille grecque de 15 ans. Nikos Kokàntzis, c’est l’auteur, mais pas seulement. Il est également cet adolescent, ami, amoureux puis amant de Gioconda pendant cet été des premières années de la seconde guerre mondiale. 70 ans après les événements, il prend la plume, admirablement traduit du grec par Michel Volkovitch, pour nous raconter son premier flirt.

Dans une écriture, simple, fluide, et intime, il nous invite à participer à la vie de famille de son enfance, à rencontrer ses amis, ses voisins que l’on dit juifs depuis peu, à jouer avec eux dans son jardin ou dans le leur. Plus qu’un flirt estival, Nikos Kokàntzis témoigne du passage en quelques mois de sa vie d’enfant aux prémices des premières amours adolescentes, la découverte de la sexualité entre innocence et érotisme assumé, puis le basculement vers l’âge adulte précipité par la guerre, annoncée dès les premières lignes.

En quelques 120 pages, dans ce premier et unique roman à ce jour, l’auteur réussit l’incroyable défi de décrire avec une subtilité assortie d’une sensibilité charnelle les détails d’une étape charnière à l’échelle d’une vie, mais également à celle du siècle. Il restitue également avec lumière et douceur les paysages, la mer et le soleil grecs d’une époque révolue. Gioconda est avant tout le souvenir d’un grand amour, et le sujet a beau avoir été écumé par un nombre incalculable d’auteurs, Nikos Kokàntzis le renouvelle ici avec ses mots et toute leur fragilité. A travers ses yeux, nous découvrons Gioconda, l’enfant puis la femme dans toute sa jeune, naïve et à la fois attractive, voire aguicheuse féminité. Gioconda est aussi un hommage à la femme.

Ce livre, que je dois à mon homme, fait partie de mes coups de cœur 2014 et de la première ligne du challenge Petit BAC 2015.