Je remonte la piste « Didier Eribon » et me voilà plongée dans cette étrange autobiographie, bien loin de mes préoccupations premières. Mémoires d’une jeune fille rangée retrace les premières années de la philosophe Simone de Beauvoir de la naissance à sa rencontre avec Jean-Paul Sartre.
Avant toute chose je suis frappée par le rythme, extrêmement régulier, et par le style que je qualifierais de distingué, à l’image de la jeune fille décrite. Je suis entrée dans le récit sans aucun à priori, ignorante de la vie de l’auteur. Je sais par ailleurs que ce livre a marqué nombre de lectrices. Le rapport de Simone de Beauvoir à la littérature et à la philosophie, son indépendance d’esprit dans un cadre social et familial étriqué, ses choix amicaux, ses questionnements sur le mariage et les études, son ennui, interpellent. Cela dit, je n’ai pu me défaire de l’idée tout au long de ma lecture que j’avais sérieusement affaire à des problèmes de petite bourgeoise, certes bien réels mais pour lesquels ils m’étaient bien difficiles de me sentir concernée. Sans cesse, j’ai attendu la révolte, les cris, une réponse au carcan qui s’impose par cette indéniable régularité du rythme, en vain semble-t-il. Quoique les limites soient en permanence repoussées discrètement et presque naturellement, l’explosion ne se produit pas et ma patience est mise à rude épreuve. Je reste sur ma faim, interpellée mais inassouvie.
Mémoires d’une jeune fille rangée – Simone de Beauvoir
Folio, 2008, 473 p.
Première publication : Gallimard, 1958
Challenges concernés
Challenge Multi-défis : un livre dont l’action se déroule dans le passé
Cela me donne envie de relire des livres du castor !!
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Tant mieux ! Je n’en fais pas beaucoup d’éloges pourtant^^
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Association d’idées je pense … 🙂
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Pour moi, c’est un livre qui a marqué mon parcours littéraire. Nous en avions parlé il me semble, mais ce premier tome marque le début d’un parcours littéraire qui une fois lu pourra combler certaines frustrations…
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Oui Moka, on a déjà parlé en effet et tu m’expliquais que ce volume pose les bases des suivants et du parcours de Simone de Beauvoir en général. Du coup, j’ai eu le temps d’y réfléchir un peu. Je pense que je lirai la suite dans quelques semaines ou quelques mois. Je pense souvent à ce livre depuis que je l’ai terminé même si sa lecture m’a laissé un peu perplexe. En écrivant ce billet, j’ai voulu garder une trace de ma première impression de lecture, mais en fait elle a déjà évolué. Le fait d’écrire le billet aussi m’a fait réfléchir aux barrières déjà franchies au cours de l’adolescence par S. de Beauvoir… Bref, c’est une lecture qui fait son chemin… 😉
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C’est marrant, plusieurs personnes me parlent de Simone de Beauvoir en ce moment, et toi tu lis ce premier tome. Malgré tes réserves, je mettrai bien ce livre sur mes lectures à venir.
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En fait, je m’attendais à un livre sur les personnes transfuges de classe, dans la lignée de Retour à Reims de Didier Eribon. Et ce premier tome n’aborde absolument pas la question… (même si D. Eribon fait largement référence à S. de Beauvoir).
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Rien de pire que de rester sur sa faim 😉
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Une lecture qui a convenu à une époque, mais qui semble datée.
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Datée, je ne suis pas si sûre… Je pense que les questions soulevées par Simone de Beauvoir sont encore très actuelles dans certains milieux bourgeois et aristocrates.
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Il a marqué mon adolescence mais l’aimerais-je encore maintenant, je ne sais pas.
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Je suis en plein dedans, un peu par hasard comme toi… Pour l’instant, je savoure mais à voir sur la durée !
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J’attends ton retour de fin de lecture dans ce cas. 😉
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Assez d’accord avec vous sur la fin. la lecture m’a très peu emballée en dépit des qualités littéraires, sans doute parce que c’est très éloigné de notre réalité.
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