Emprunté en duo avec La clôture des merveilles, autre titre de l’auteur, j’ai lu Patagonie intérieure dans la foulée, avide des espaces littéraires promis par la couverture.
Patagonie intérieure est un court récit de voyage, à la fois géographique mais aussi et surtout spirituel. A la première personne, l’auteur nous rapporte son désir de prendre de la distance sur son quotidien et d’être seule. Elle quitte quelques temps mari et enfants. Le récit débute dans l’avion qui la mène de Marseille à Madrid, avant sa correspondance pour l’Amérique Latine. La narratrice est dérangée dans sa lecture des Elégies de Duino – la référence ne peut me laisser indifférente – par les propos de ses voisins de vol sur la cigarette. Avec justesse, les anecdotes sur la dépendance font mouche. Le laisser-aller de ses messieurs biens-comme-il-faut après quelques heures de voyage est risible. L’attente à l’aéroport, hors de toute frontière – temps suspendu – est précieuse de signification. Je m’y retrouve et les mots de Lorette Nobécourt font écho au vécu – au mien en tout cas.
Plus qu’un récit de voyage qui décrirait le pays à découvrir, Patagonie intérieure s’attache au déplacement physique de France au Chili, à la trivialité des modes de transports et aux mouvements intimes provoqués par cette pensée en marche.
L’écriture douce et introvertie se prête à merveille à l’exercice, et plus encore que pour La clôture des merveilles, je me laisse embarquer dans cette intimité admirablement exprimée. Une fois de plus, je suis séduite. Patagonie intérieure est né à la suite d’un véritable voyage au Chili que l’auteur réalisait afin de nourrir Grâce leur soit rendue, un roman paru précédémment. Je sais par quoi je vais continuer mes lectures…;)
D’autres avis chez Le lorgnon mélancolique et Des petits riens… Attention ! Ce second billet dévoile la fin du récit mais renvoie aussi vers une intéressante interview de Lorette Nobécourt donnée à l’occasion de la double sortie de Patagonie intérieure et de La clôture des merveilles.
Retrouvez également sur le site de l’auteur Les carnets de Patagonie diffusés en 2011 – préalablement à la publication de Patagonie intérieure – sur France Culture autour du roman Grâce leur soit rendue.
Challenges concernés
(cliquez sur les images pour les détails)
Ca me donne envie, et de l’écrire moi aussi ce voyage intérieur (en toute modestie) et de lire ce livre dont d’autres blogs ont fait aussi la critique, c’est dire si votre chronique est appétissante.
J’aimeAimé par 1 personne
Tant mieux si je vous ai convaincue ! Cela me fait plaisir 😀 De mon côté, le voyage effectif en Patagonie me tenterait tout autant que le voyage intérieur !
J’aimeJ’aime
Et pour écrire votre voyage intérieur, vous avez toujours l’opportunité des ateliers d’écriture de Lorette Nobécourt !
J’aimeJ’aime
J’aime quand le récit de voyage est introspectif, c’est qui lui donne toute sa force je trouve.
J’aimeJ’aime
Alors tu devrais aimé ce roman 🙂
J’aimeJ’aime
je ne connaissais pas, c’est tentant!
J’aimeJ’aime
Ravie de te l’avoir fait découvrir dans ce cas 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Pas fan des récits de marcheurs, je passe mon tour.
J’aimeJ’aime
Heu… techniquement, elle ne marche pas : elle prend l’avion, le bus, le bateau… Ce n’est pas du tout un récit de marcheur.
J’aimeJ’aime
Là je suis définitivement convaincue ! En plus (confidence), quand j’étais jeune, la Patagonie était un rêve impossible ou presque, une destination chimérique et chargée, auréolée de Grâal ; c’est un vieux rêve irréalisé d’ado et qui a été démythifié avec l’arrivée d’Internet, des reportages sur ce coin du monde quasi inconnu et inviolé il y a encore 35 ans… Mais j’aime par-dessus tout les introspections intérieures et le style de Lorette Nobécourt, alors il est dans mon carnet… 😉 Merci à toi pour ce beau billet tentateur !
J’aimeAimé par 1 personne
Génial ! J’espère qu’il te plaira dans ce cas 😀
C’est vrai que la Patagonie a un goût de bout du bout du monde^^
J’aimeJ’aime