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Henri Le Saux – Marie-Madeleine Davy

Henri Le Saux est un moine bénédictin expatrié en Inde de 1948 jusqu’à sa mort en 1973. Marie-Madeleine Davy s’attache ici à relater son improbable parcours.

En effet, sans jamais se convertir à l’hindouisme, Henri Le Saux s’est plongé dans les Upanishads et la spiritualité védantine, à l’écoute notamment des enseignements de Ramana Maharshi et d’autres grands sages indiens. Vivant en ermite puis en moine errant, il approfondit autant que possible les enseignements hindous, mettant ainsi à rude épreuve sa foi et son engagement chrétien.  Il traverse ainsi une véritable nuit mystique. C’est au terme d’un long combat spirituel qu’il réussit à discerner la juste voie entre ces deux rives spirituelles. Rejetant du Védanta ce qui est incompatible avec le christianisme et s’appropriant ce qui peut enrichir sa foi catholique, Henri Le Saux est reconnu aujourd’hui aussi bien par les pratiquants hindous que chrétiens. Il prend le nom indien de Swami Abhishiktananda, et son ashram bénédictin au Tamil Nadu est toujours fréquenté de nos jours.

Marie-Madeleine Davy s’appuie sur les notes issues du journal du moine – non encore publié en 1981 lorsqu’elle publie son ouvrage. Elle en cite de larges extraits et nous offre son interprétation experte des écrits du sannyasin. Ce journal a ensuite été publié en 1986 sous le titre La montée au fond du cœur aux éditions O.E.I.L. dans la collection « Les deux rives » justement dirigée par Marie-Madeleine Davy.

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Henri Le Saux : Swami Abhishiktananda, le passeur entre deux rives – Marie-Madeleine Davy
(Témoins spirituels d’aujourd’hui)
Editions du Cerf, 1981, 214 p.

Le désert intérieur – Marie-Madeleine Davy 

Marie-Madeleine Davy, spécialiste de la mystique médiévale, part de l’affirmation que la vocation des hommes nouveaux se trouve dans le désert intérieur, autrement dit le « sanctuaire » de l’intériorité. Elle s’appuie, pour soutenir son propos, sur les écrits des Pères du Désert de Gaza. Elle s’attache ainsi à retracer la symbolique du désert dans l’histoire, et à situer l’homme par rapport à ce désert qui n’est pas seulement géographique. La solitude extérieur de l’ermite du désert est comparable à celle de l’ermite intérieur. L’homme moderne isolé dans des villes fourmillantes et un monde du travail déstructurant a, malgré tout, toujours accès au vaste espace du désert intérieur. Il redéfinit le sacré, trop souvent confondu avec le religieux, et apprend à le discerner dans une modernité désacralisée. Le désert intérieur, ainsi, peut s’opposer aux rituels et lieux de l’Eglise. L’idée est que la véritable demeure du sacré est au-dedans et qu’elle demande à être construite. « Seule l’intériorité rend libre » souligne M.-M. Davy page 40.

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