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… Olivetti, Moulinex, Chaffoteaux et Maury – Quim Monzó

J’aurais également pu intitulé cet article « De ces livres que l’on trouve sur un banc », puisque c’est bien sur un banc de la Cité Internationale, un jour de « lâcher de livres » massif que j’ai trouvé ce livre. Ceux d’entre vous qui connaissent l’IFLA comprendront peut-être de quoi je parle (sinon ça n’a pas d’importance).

Pour un livre déniché par hasard, je dois admettre que je suis particulièrement bien tombée. Une fois débarrassée de son autocollant publicitaire, j’ai pu découvrir une belle couverture aux motifs colorés. « Motifs », c’est d’ailleurs le titre de la collection à laquelle appartient cette édition de … Olivetti, Moulinex, Chaffoteaux et Maury , datée de 1994 et publiée par le Serpent à plumes, maison d’édition regrettée pour la qualité de ses publications – dixit mon libraire ! La version originale et catalane date, quant à elle, de 1980.

J’ai donc la chance de tenir entre les mains un exemplaire d’un recueil de nouvelles de Quim Monzó qui n’est plus édité à ce jour. Par conséquent, c’est une occasion unique de découvrir cet auteur catalan !

Évidemment, je ne peux pas vous résumer le recueil… mais je peux essayer de vous donner envie de partir à sa recherche chez les bouquinistes, chez les libraires qui le vendraient encore, ou plus simplement peut-être en bibliothèque. J’ai adoré lire ces seize nouvelles : deux fois par jour, le matin et le soir dans le tram, une ou deux par trajet, un vrai petit bonheur pour entamer ou terminer sa journée.

Ce sont des nouvelles à chutes, l’auteur pose une ambiance, qui semble d’abord relativement banale, une scène de la vie quotidienne, qui devient vite décalée, pour finir sur une chute que l’on n’attend jamais, même au seizième épisode. Par décalée, j’entends… drôle, ironique, érotique, perverse, ou encore paranoïaque. Les protagonistes sont prisonniers d’eux-mêmes, d’une autre personne ou de leur monde, on ne sait jamais vraiment. La quatrième de couv’ fait référence à Kafka, c’est assez juste, mais un Kafka en couleur dans ce cas ! Jamais une nouvelle ne m’a laissé indifférente, elles m’ont toutes intriguée, fait sourire, déstabilisée, amusée. Une forme de complicité s’installe avec l’auteur : « Ah oui, là tu m’as bien eu ! ».

Enfin bref, un vrai petit bijou découvert (presque) par hasard sur un banc 🙂

Quim Monzó : si vous ne le connaissiez pas, retenez ce nom, j’y reviendrai probablement !

Dead Boys – Richard Lange

Un soir, en parcourant les différents blogs de lecture que l’on peut trouver sur le net, j’ai découvert Bob ! Ou plus précisément Blog-0-Book, le marque-page des blogueurs qui veulent savoir qui lit quoi. Il s’agit d’un blog recensant les articles des blogs de lecture portant sur un même livre. Ce blog a acquis suffisamment de renommée dans le milieu pour avoir été contacté par des éditeurs qui veulent faire connaître leurs livres. Le principe est le même que Masse Critique de Babelio, j’avais déjà publié un billet à ce propos ici. Un lecteur-blogueur reçoit un livre qu’il commente ensuite librement sur son blog.

Avec Blog-O-Book, la thématique est le Festival America, et le livre que j’ai choisi est Dead Boys, un recueil de nouvelles écrites par Richard Lange et traduites par Cécile Deniard. Pour moi c’est une découverte. Je ne suis habituée ni à la littérature américaine ni aux nouvelles. Enfin j’exagères, j’ai déjà lu un recueil de Ray Bradbury, j’en parlais déjà ici. Et bien, une fois encore, Dead Boys est une très agréable surprise. Je me suis facilement laissée emporter par ces histoires de lascars vivant à Los Angeles : entre le mari braqueur dont la femme ignore tout, l’acteur raté, le toxicomane paranoïaque, etc. Des pommés, des loosers, diront certains…Des individus que l’on découvre, un envers du décor mis à jour, on se surprend à s’attacher aux personnages. L’auteur dévoile dans chaque nouvelle un morceau de vie, une étape charnière, un basculement, une transformation de ces destins apparemment fichus, minuscules, et en même temps grandioses parce qu’inconnu jusqu’alors. Les choses ont l’importance qu’on leur accorde et chacun de ces destins fictifs m’a semblé important le temps d’une lecture.

J’ai beaucoup apprécié lire les textes de Richard Lange en français et je suis maintenant curieuse de lire la version originale américaine. Encore un auteur qui me donne envie de lire l’anglais…Ce n’est pas anodin !