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Flash ou le grand voyage – Charles Duchaussois – 2

Après Baalbeck, Charles continue son voyage et arrive à Istanbul…sous la neige.

Istanbul sous la neige

En Turquie, il découvre les villes d’Ismit et Adana.

Ismit, Turquie

Adana, Turquie

Il passe par Bagdad et arrive enfin au Koweit où il vit dans le luxe quelques temps…

Bagdad en 1970

…avant de poursuivre sa route en bus à travers les paysages iraniens (ça laisse rêveur !). Il arrive à Zahidan, proche de la frontière pakistanaise.

Paysage montagneux – Zahedan – Iran

Il continue jusqu’à  Quetta au Pakistan et poursuit sa route en Afghanistan.

Quetta, Pakistan

Je note avec effarement que Google m’offre beaucoup moins de choix d’images pour les paysages iranien et afghan…Comme si certains pays ne pouvaient être représentés autrement que par des photos d’hommes en arme…Je n’en suis que plus curieuse de découvrir les merveilles que recèlent ces terres si mal connues en Occident.

Kandahar, Afghanistan

Kaboul, Afghanistan, en 1970

Pour une intéressante comparaison de la même photo de Kaboul en 2010, je vous renvoie à ce billet publié sur Youyouk : le blog. Autant vous prévenir, le détour n’a rien de joyeux…

Herat, Afghanistan

Charles  part ensuite en train pour New Delhi, India ! La suite du voyage fera l’objet d’un prochain billet…

Flash ou le grand voyage – Charles Duchaussois

Flash ou le grand voyage – Charles Duchaussois

Un livre conseillé par une amie. La quatrième de couverture m’apprend que le narrateur nous emmènera notamment à Bénarès et à Katmandou. Mais pas seulement. Il ne m’en faut pas plus pour empocher le bouquin.

La préface me transporte directement dans le vif du sujet :

« Flash en anglais, cela veut dire : éclair

Pour un drogué, cela veut dire : spasme »

Le ton est donné.

En moins de quatre pages, l’enfance et l’adolescence sont tracées, les premiers actes de délinquance survolés. Tout commence à Busigny en juin 1940. Charles Duchaussois est âgé de seulement quelques mois. Les allemands bombardent la gare de triage proche et le nourrisson reçoit un éclat d’obus dans l’oeil. Il perd son oeil.

La gare de Busigny

A 20 ans, il décroche son premier emploi. Ses parents sont fiers de lui. Tout dérape lorsqu’on lui refuse son permis : l’inspecteur rempli la feuille rose et au dernier moment lorsqu’il constate l’oeil borgne du candidat, il la déchire. Charles n’accepte pas ce qu’il considère comme une discrimination. Il achète sa première voiture, un ID 19 et conduit sans permis.

Une ID 19

Il séjourne un temps rue des Frères Keller dans le XVème arrondissement parisien. En novembre 1962, on lui confisque sa voiture, il quitte Paris en stop pour le sud de la France.

Paris en 1962

Il vit un temps à Marseille et vivra de brigandage pendant huit ans, essentiellement dans le sud de la France.

Il part ensuite rejoindre un ami au Liban, d’abord Beyrouth, puis Baalbeck.

Beyrouth

A Baalbeck, il tombe amoureux, commence les trafics de drogue, repart pour Beyrouth, trompe sa belle, fuit à Istanbul. Jusqu’ici il n’a pas encore touché à la drogue.

Baalbeck

Psychologie du yoga de la Kundalini – C. G. Jung – 2

Mandala de Shiva/Shakti

Voilà quelques jours que j’ai terminé ce livre. Je l’ai laissé reposer un peu…J’ai écrit quelques articles sur certains thèmes abordés notamment les cakra et le serpent. Pour un livre que j’avais du mal à aborder, finalement, j’en ai retiré pas mal de choses. J’ai eu le plaisir d’en apprendre un peu plus sur Shiva et Shakti, dignes représentations déifiés du linga et de la yoni plus anciens. J’admire cette capacité qu’a eu l’hindouisme de transformer au fil des siècles des concepts riches et complexes en divinités incontournables de son panthéon. Et j’apprécie particulièrement l’image du mandala de Shiva/Shakti développé par Jung. Shiva est le point central, le bindu, la puissance créatrice latente. Il n’est pas visible mais sa puissance est bien présente, sous-jacente. La Shakti évolue autour de lui sous la forme d’une roue, ou d’un cakra, pour reprendre les thématiques déjà abordées. Elle est l’énergie créatrice visible et matérielle…mais elle n’est qu’illusion pour les hommes, un jeu du dieu…Cette illusion est aussi nommée Maya. C.G. Jung présente Maya comme un voile tissé de nos expériences passées. De là, il part du principe que les enfants qui n’ont pas encore de passé sont particulièrement sensibles à l’inconscient collectif, thématique essentielle de la psychologie jungienne. Par conséquent, les premiers rêves des enfants présentent souvent les archétypes de l’inconscient collectif que Jung compare aux samskara, aux cycles des réincarnations, aux vies antérieures si vous préférez. Sur ce point, il écrit ces très jolies phrases :

« A vrai dire, les petits enfants sont très vieux ; ce n’est que par la suite qu’ils deviennent plus jeunes. En fait, c’est à l’âge mûr que nous sommes les plus jeunes, précisément à l’époque où nous avons – complètement ou presque – perdu le contact avec l’inconscient collectif, avec les samskara. Et nous vieillissons à nouveau lorsque nous nous remémorons ces samskara avec les années qui passent. »

La comparaison de C.G. Jung sur l’approche de la vie spirituelle en Orient et en Occident a également attiré mon attention. La pensée occidentale explique le monde en général en commençant par l’inférieur pour aller vers le supérieur, on s’appuie d’abord sur la compréhension de l’atome pour expliquer les cellules puis la vie dans son ensemble. L’occidental part de l’inconscient profond pour expliquer des maux actuels de l’individu par exemple et dirige ensuite seulement sa pensée vers l’inconscient collectif. Pour l’Indien, c’est tout l’inverse, au commencement, il y a le brahman, l’Etre suprême et supérieur. Ensuite, il s’intéresse à l’homme, et le soi profond en dernier lieu est une révélation. Ce mode de fonctionnement est totalement impensable en Occident. Sur ce point, Jung écrit à juste titre :

« Imaginez que nous commencions à expliquer le monde sous l’angle du sahasrara et lisions en guise d’introduction à notre conférence ces paroles du Védanta : « Au commencement, ce monde n’était autre que le brahman ; puisque le brahman se trouvait seul, il n’était pas déployé. Ne connaissant que lui-même, il sut : « Je suis le brahman ». Et il devint l’univers. » On nous prendrait sans doute pour des fous, ou l’on penserait à tout le moins que nous tenons une réunion destinée à ranimer la foi. Ainsi, dans la mesure où nous sommes sages et où nous vivons dans la réalité, nous commençons toujours, lorsque nous voulons décrire quelque chose, par les phénomènes de la banalité quotidienne, par la dimension pratique et concrète ».

Evidemment, c’est cette approche scientifique qui fait que Jung est reconnu comme tel en Occident et non comme un mystique de plus qui voudrait diffuser sa foi. Toutefois, je ne peux m’empêcher de penser : si aborder la vie en commençant par ses aspects subtils c’est être fou, alors tous les indiens qui fonctionnent de cette manière sont-il également fous ?? Je ne peux pas m’empêcher de me questionner sur la folie…Evidemment, en tant que Française, je partage le point de vue de C.G. Jung et j’ai besoin de concret pour établir une vérité. J’aime toutefois laisser la porte ouverte à toutes ces vérités qui n’en sont peut-être pas…et pourtant…

Pour conclure cet article, je voudrais citer ces quelques phrases de C.G. Jung sur la nécessité de garder ses distances, en tant qu’occidental, par rapport aux pratiques yogiques notamment. Je les trouve assez révélatrices sur la richesse de la culture indienne…Voici les mots de C.  G. Jung :

« Vous ne devez jamais oublier que l’Inde est un pays très particulier. L’homme primitif a vécu là-bas depuis des temps immémoriaux et s’est développé dans une parfaite continuité. Nous n’avons pas évolué, nous, dans la continuité. Au contraire, nous avons été coupé de nos racines. En outre, les indiens forment une race très différente. Ils sont aryens, certes, mais ils ont aussi subi l’influence des aborigènes dravidiens. C’est pourquoi l’on trouve quelques éléments chtoniens très anciens dans le yoga tantrique. Aussi devons nous admettre que cette philosophie yogique particulière est étrangère à notre sang même, et toute chose dont nous ferons ici l’expérience apparaîtra sous un jour entièrement différent. Nous ne devons jamais prendre ces éléments au pied de la lettre. Ce serait là une terrible erreur, car il s’agit pour nous de processus artificiels. »