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Undercurrent – Tetsuya Toyoda

J’ai découvert ce manga sur Bookerdose, le blog d’Alison. Elle nous y faisait part de sa déception mais je suis têtue. J’ai d’emblée flashé sur la couverture et décidé de l’emprunter. L’univers du manga m’est quasiment inconnu, c’est une découverte complète pour moi. A tel point que j’avais oublié qu’à l’intérieur du livre les planches sont en noir et blanc ce qui m’a un peu frustré au premier abord – par chance, je me suis souvenu que les mangas se lisent de droite à gauche, c’est déjà ça.

Immédiatement, j’ai adhéré au coup de crayon de l’auteur – fin et lisse, comme le souligne Alison – et surtout à sa capacité d’exprimer la mélancolie, voire la tristesse sur les visages de ses personnages. Cette ambiance très marquée est présente quasiment jusqu’à la fin de l’ouvrage – quelques sourires apparaissent ça et là et n’en sont que plus précieux, ils traduisent la complicité qui se tissent progressivement entre les personnages.

Si Alison a trouvé l’histoire et les personnages peu fouillés, de mon côté, en revanche, j’ai apprécié cette douce mise à distance et ce mystère planant en permanence sur les différents protagonistes. Je rejoins tout de même Alison sur sa déception quant au déroulé narratif – et la fin qui me laisse… sur ma faim. Deux histoires se mêlent l’une à l’autre : la disparition subite du mari de Kanae et l’arrivée de l’employé des bains dans la maison de famille, Hori. Toutefois, à mon sens, elles ne se rejoignent jamais tout à fait – à moins que j’ai loupé un élément clé de l’affaire – et je ne comprends pas vraiment où l’auteur a voulu en venir.

Undercurrent reste toutefois une oeuvre à découvrir par son ambiance inimitable et je remercie sincèrement Alison pour cette plongée dans l’univers du manga. Pour lire son avis, c’est ici !

Challenge concerné
(cliquez sur les images pour les détails)

Mes petites emplettes littéraires… #4

Au concours, j’ai gagné…

… de quoi préparer Quais du polar, merci au Livre de Poche et à Vendredi Lecture !

En bibliothèque, j’ai suivi de bons conseils…

En librairie, je l’ai joué diversifié 😉

  

Et pour conclure, je suis en quête d’auteurs colombiens – autre que Gabriel Garcia Marquez que je lirai quoi qu’il arrive – avez-vous quelques bonnes idées de lecture?

Poulet aux prunes – Marjane Satrapi

De Marjane Satrapi, je connaissais – comme beaucoup de monde sans doute – Persépolis, que j’avais, à l’époque, lu, adoré, vu et offert en DVD. J’ignorais complètement qu’elle avait publié d’autres romans graphiques. Je l’ai découvert il y a quelques semaines sur Bookerdose, le blog d’Alison Mossharty, et me suis empressée de l’emprunter à la médiathèque. Le lendemain, je découvrais la Fête de la BD sur les blogs organisée par Sophie, et me voici aujourd’hui pour vous parler de Poulet aux prunes publié en 2004 par L’Association, et primé en 2005 au Festival d’Angoulême qui ferme ses portes aujourd’hui.

J’avais beaucoup aimé Persépolis pour le témoignage historique qu’il représente, pour le coup de crayon de la dessinatrice aussi. Avec Poulet aux prunes, on retrouve la société iranienne de 1958, sous la dynastie Pahlavi. La République islamique n’est pas encore au pouvoir. Toutefois, la politique et la révolution ne sont pas le sujet de cet album.

Le protagoniste de ce récit, un grand-oncle assez éloigné de l’auteur, Nasser Ali, est déprimé. Son instrument de musique favori est cassé, il ne trouve pas l’équivalent pour le remplacer. Il décide alors de se coucher dans son lit et d’attendre la mort. Poulet aux prunes est le récit des huit jours que monsieur Ali passe à somnoler et à ressasser ses idées noires et ses souvenirs.

Sur le ton de l’humour, Marjane Satrapi réussit à aborder le sombre sujet de la dépression. Avec son trait caractéristique simple, en noir sur fond blanc pour les épisodes contemporains du récit, en blanc sur fond noir pour les souvenirs, ou les projections sur l’avenir de la famille de Nasser Ali, elle retrace tout ce qui fonde et explique l’état actuel du personnage principal.

Lu au bon moment, ce roman graphique m’a touché par sa simplicité et sa véracité. Il traite d’une question grave et universelle, tout en permettant l’humour et la distanciation, en ouvrant des portes qui semblaient closes, montrer ce que la vie aurait pu être si… Parfois, il suffit d’un rien entre bonheur et dépression. Ce constat peut-être drôle ou tragique, Marjane Satrapi se place sur un fil, en équilibre entre l’improbable et le très vrai.

Poulet aux prunes est un gros coup de cœur et une invitation à découvrir les autres réalisations de cette auteur qui a depuis bien longtemps fait ses preuves.