J’ai terminé Boussole depuis des mois déjà sans prendre le temps de rédiger ce billet. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir été relancée, par Mina notamment, et à plusieurs reprises.
Pour tout vous avouer, mon impression sur le Goncourt 2015 est plutôt mitigée. Je découvre dans la foulée l’écriture de Mathias Enard et si j’ai apprécié ma lecture, je ne me sens pas pour autant portée par l’envie de lire les autres romans de l’auteur.
Boussole est un livre érudit, je ne vous apprends rien. Les références sur l’orient et l’orientalisme foisonnent. Dans un premier temps, j’ai voulu les noter pour y revenir plus tard mais j’ai vite compris que l’entreprise était totalement vaine. Elles sont beaucoup trop nombreuses, avec une moyenne de cinq références par page… j’ai cru que j’allais m’arrêter de lire pour recopier le livre !
Une bibliographie en fin d’ouvrage n’aurait pas été du luxe : elle aurait sans doute libéré ma lecture de nombreuses prises de notes et m’aurait permis d’approfondir plus aisément les thématiques qui m’intéressent le plus. Par necessité d’avancer dans le roman, j’ai finalemment lâché prise et accepté l’étourdissante érudition de l’auteur pour m’attacher à la narration… Ainsi vint la chute. L’histoire d’amour entre les deux protagonistes m’a totalement laissée de marbre. Le personnage du narrateur m’est apparu fade et sans profondeur ; son grand amour déçu, Sarah, lointaine et idéalisée, m’est restée totalement étrangère.
Si j’ai eu le sentiment d’apprendre avec plaisir des milliers de choses sur l’Orient, quelques mois plus tard pourtant il ne me reste quasiment rien de ma lecture tant chaque accroche historique ou artistique est survolée, à peine amorcée, allusive… Je reste finalement sur ma faim. J’ai presque envie de comparer de manière peut-être un peu douteuse ce roman à une énorme barbe à papa tentante, prometteuse, délicieuse par bouchée… et finalement étouffante de trop de sucre sans pour autant remplir l’estomac.
Boussole – Mathias Enard
Actes Sud, 2015, 378 p.
Challenges concernés
Challenge Multi-défis 2016 : un livre qui a gagné un prix littéraire
Dommage! Mais Rue des voleurs pourrait peut-être te plaire. Ce serait dommage de mettre cet auteur de côté.
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Merci je note !
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J’avais été un peu déçue par son roman que tout le monde a encensé Parlez leur de bataille… Là aussi beaucoup de choses intéressantes mais.. on reste un peu sur sa faim, c’est un peu superficiel.
Je le note pour le challenge. merci!
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Merci de ta chronique. Je suis pas sure de le lire de sitôt. Culture, intelligence très bien… Mais l’érudition ostentatoire… Je passe mon chemin…
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C’est un auteur que je souhaite vraiment découvrir, mais pas avec son Goncourt 😉
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Oh non, n’abandonne pas l’auteur, ses autres romans sont vraiment différents les uns des autres.
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Comme ClaudiaLucia, j’avais été déçue par le précédent titre… Je trouvais que le style d’Enard baissait. Et puis j’avais été tentée par ce titre qu’un passage et un feuilletage en librairie avait suffi à rayer de ma liste… Décidément, je ne suis plus en phase avec Enard.
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Je n’avais pas envie de le lire, ton avis me conforte dans l’idée que ce roman n’est pas fait pour moi…
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Et moi qui travalle sur Zone et Boussole pour un mémoire de master. Je dis bien ses textes méritent beaucoup malgré qu’ on se perd dans la lecture. La façon d’ écrire répond au événements racontés.
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Effectivement, ce livre est sans doute plus intéressant lorsqu’on prend le temps de l’analyser comme tu le fais plutôt qu’en le lisant trop vite.
Bon courage pour ton mémoire 🙂
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