Je cherchais de la « bonne littérature érotique » et Histoire d’O semblait être une référence en la matière. De fait, si le rythme est parfois perturbant pour reprendre un commentaire de Marine au bas de ce billet, le style est à mon goût, cru sans être vulgaire. Les règles de la décence littéraire – ne me demandez pas d’énoncer ces règles ! – sont respectées. La décence-tout-court en revanche est sérieusement bousculée – c’est le principe d’un roman érotique, me direz-vous.
Histoire d’O est un récit choquant pour la place qu’il accorde aux femmes, parce qu’il est écrit par une femme, et par son contenu qui se voudrait érotique et s’apparente bien vite à un film d’horreur. De l’érotisme à la torture, il y a deux mots : sadisme et masochisme. Pauline Réage les poussent à leur paroxysme… et l’ensemble en perd rapidement toute sa dimension érotique. Si le premier chapitre invite le lecteur à développer ses instincts voyeurs, les suivants tournent rapidement en rond et se transforment en étalage sordide de techniques de torture et d’humiliation de plus en plus absurdes… jusqu’à frôler l’ennui. La volonté de choquer certainement efficace dans les années 60 me semble trop grossière pour notre XXIe siècle blasé, et la surenchère SM manque décidément de finesse et de subtilité. Je me suis finalement lassée de ce livre qui a pourtant marqué son époque et les codes du genre… Ne serait-il pas temps justement de renouveler ces codes ?
[N.B. Je retrouve en postface André Pieyre de Mandiargues, écrivain surréaliste parisien, cité à plusieurs reprises dans les correspondances et journaux d’Alejandra Pizarnik.]
Histoire d’O précédé de Le bonheur dans l’esclavage par Jean Paulhan, Retour à Roissy précédé de Une fille amoureuse postface d’A. Pieyre de Mandiargues – Pauline Réage
Pauvert, 2013, 283 p.
Première publication : 1954
Challenges concernés
Challenge Multi-défis 2016 : un livre qui cible l’un des 7 péchés capitaux (luxure)
Je suis tellement d’accord avec toi sur la question du renouvellement du genre. J’avais offert ce livre à une amie lorsque j’étais à la fac. Je ne l’ai pourtant jamais lu. Mais ce serait parfait pour les 1ers mardis du mois.
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Oui c’est vrai mais je ne lis pas de littérature érotique suffisamment régulièrement pour participer aux premiers mardis… 😦
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Tu sais, je ne me considère pas spécialement comme une fidèle à ce rendez-vous… Si l’occasion se présente. 😉
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oui c’est vrai, je ferai plus attention pour la prochaine fois ! 🙂
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Il me semble que le récit date un peu, non ?
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Oui oui il date des années 50 mais ça ne s’en ressent pas à la lecture. Il est toujours aussi provocateur !
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Ras le bol de la torture et de l’humiliation dans la littérature érotique ! Vraiment pas mon truc en fait.
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