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Longtemps, ce ne fut pour moi qu’un nom. Mes parents s’étaient installés dans ce village à une époque où je n’allais plus les voir. De temps à autre, au cours de mes voyages à l’étranger, je leur envoyais une carte postale, ultime effort pour maintenir un lien que je souhaitais le plus ténu possible. En écrivant leur adresse, je me demandais à quoi ressemblait l’endroit où ils habitaient. Je ne poussais jamais plus loin la curiosité. Lorsque je lui parlais au téléphone, une fois ou deux par trimestre, souvent moins, ma mère me demandait : « quand viens-tu nous voir ? » J’éludais, prétextant que j’étais très occupé, et lui promettait de venir bientôt. Mais je n’en avais pas l’intention. J’avais fui ma famille et n’éprouvais aucune envie de la retrouver.
Retour à Reims – Didier Eribon [incipit]
Un rendez-vous initié par Ma lecturothèque, suivi par Georges, La chambre rose et noire, Moka et Nadège.
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Des premières lignes dans lesquelles je me reconnais totalement.. Et puis je vois le titre « retour à Reims » …là où je suis née …
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Je viens d’aller voir sur le site de ma bibli …homosexualité …retour sur l’enfance … Je note …
Bon lundi Moglug 🙂
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J »espère que tu y trouveras ton compte. C’est un retour « sociologique » sur le rapport à la famille quand on vient d’une classe très populaire dont on s’est échappée et sur la manière dont on y retourne ou pas… Toutes les personnes de mon entourage qui ont lu ce livre en ont été très marquées. Il parle aussi des rapports de domination entre les classes. J’en suis à la moitié et c’est vraiment très intéressant. C’est aussi le livre qui a influencé Edouard Louis pour son livre En finir avec Eddy Bellegueule, mais Didier Eribon a beaucoup plus de recul et est beaucoup plus nuancé dans son propos. Il est aussi nettement plus âgé qu’Edouard Louis.
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