Est-ce possible de ne pas trouver Le petit prince d’Antoine de Saint-Exupéry formidable ? Cela a pourtant été mon cas pendant des années. Je l’avais lu, apprécié mais sans nécessairement comprendre l’emballement général. Plusieurs personnes de mon entourage proche n’hésitant pas à le qualifier de « livre préféré ».
Vivant à Lyon depuis maintenant 4 ans, Le petit prince est l’une des mascottes locales pour qui est passé par l’aéroport Saint-Exupéry, les relay SNCF offrent à qui veut bien les acheter des tasses, aimants et autres babioles à l’effigie du petit bonhomme blond. La sortie du film cet été et la mise en évidence par la bibliothèque de la Part-Dieu du livre audio auront achevé de me convaincre de remettre le nez dans ce récit… pour mon plus grand plaisir.
Je me suis aperçue que mes premières lectures avaient été extrêmement superficielles. Outre les épisodes sur le renard et la fleur dont les citations courent sur tout objet marketing en lien avec le conte, les autres rencontres faites par le petit prince au cours de ses pérégrinations intersidérales sont tout aussi riches de significations, chacune aussi précieuse : le vaniteux, le roi, l’allumeur de réverbère, le serpent, et puis surtout le sens donné aux situations les plus absurdes, la beauté gratuite…
Pour tout vous dire, c’est bien la première fois que j’arrête mes tâches ménagères pour me consacrer entièrement à l’écoute d’un livre audio, m’immergeant totalement dans le récit, revenant sur les passages les plus beaux ou sur lesquels je n’aurais pas été suffisamment attentive. J’ai à nouveau très envie de relire Le petit prince, d’acheter le livre, de l’annoter, mémoriser les passages clés, non pas ceux cités par tous, mais ceux qui ne parleraient qu’à moi et que j’aurais redécouverts seule. Le texte est magnifique, brillamment lu par Bernard Giraudeau, accompagné musicalement par Isabelle Aboulker. Le ton pris par l’acteur était chaque fois approprié, et la musique discrète et placée aux bons moments laisse toute la place au récit et à la méditation nécessaire entre chaque épisode. Elle semble souligner l’essentiel, sans s’imposer.
Vous l’aurez compris, j’ai vécu cette lecture audio comme une vraie, belle et douce redécouverte de l’un des textes les plus marquants du XXe siècle. Et pour continuer dans cette lignée, je compte bien lire prochainement Terre des hommes du même auteur, moins connu peut-être mais tout aussi humain parait-il.
Le petit prince – Antoine de Saint-Exupéry
lu par Bernard Giraudeau, musique d’Isabelle Aboulker
Gallimard jeunesse (écoutez lire), 1996, 2h10
Première publication : 1943
Challenge concerné
Multi-défis 2016 : Un roman de la littérature jeunesse ou jeune adulte
Ca doit être possible, puisque c’est encore mon cas… Ma lecture a certainement été trop superficielle, mais j’ai considéré avoir passé l’âge (je ne l’ai jamais lu avant une lecture récente, il y a un ou deux ans) et y ai été totalement insensible. Je n’ai pas vu le serpent à la place du chapeau en quelque sorte. Ton avis me laisse croire qu’un jour, peut-être, j’y trouverai quelque chose, mais c’est aussi une lecture liée à de désagréables souvenirs, donc j’attendrai quelques années encore…
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J’ai lu Terre des hommes dans la foulée. Peut-être qu’il te conviendrait d’avantage. C’est un récit autobiographique qui n’a rien à voir avec Le petit prince mais on y retrouve le style et les valeurs de Saint-Exupéry. Quant à la dimension poétique, on comprend comment l’auteur l’a intégré dans sa vie, son quotidien d’aviateur de l’aéropostale. C’est un bouquin qui vaut vraiment le coup à mon avis ! Je compte bien ne pas m’arrêter en si bon chemin, j’espère lire prochainement Vol de nuit du même auteur. Je planifie déjà mes coups de cœur 2016. 😉
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Qué tâches ménagères? :-p
Non, en vrai, St-Exupéry… j’adore! Heureuse que tu aies pu redécouvrir ce texte sous un nouveau jour… Cette fausse naïveté laisse pantois de tristesse quand on lit derrière les lignes… Peut-être un peu comme le dernier roman que tu m’as fait lire, En attendant Bojangles. Plusieurs lectures n’y suffiront pas, et pourtant c’est d’une simplicité… redoutable!
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Et puis, tu me donnes envie de découvrir la version audio, cette fois. Cette dimension supplémentaire apporte-elle quelque chose? J’aimais beaucoup Bernard Giraudeau, je ferai la découverte je crois.
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Je crois que pour une fois la version audio apporte vraiment quelque chose. On peut facilement se laisser bercer par le conte. Le style en apparence très simple se prête très bien à l’écoute, comme la plupart des livres pour enfant sans doute. Et le rythme relativement lent du récit impose une attention que l’on aurait peut-être pas eu en lisant… On irait trop vite (parce que simple et facile à lire) et on ne prendrait pas autant conscience du contenu et de ses différents aspects.
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Mon souvenir du petit prince est très ancien, et tu me donnes envie de le découvrir à nouveau.
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Et bien n’hésites pas trop longtemps ! 😉
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La lecture audio du Petit Prince a accompagne les voyages en voiture de mon enfance… (avec Tony et Vagabond d’Henri Des haha 🙂 ) J’aimais beaucoup. J’ai lu le livre ensuite, qui m’a moins marque que le livre audio, probablement parce que j’ai decouvert cette histoire racontée a haute voix. Mon passage préféré était celui de l’allumeur de réverbère. Par contre je n’aimais pas trop la fin, j’assimilais le fait d’autoriser le serpent a le mordre, finalement, comme l’autorisation qu’il se donnait a se laisser mourir. Je trouvais cela très triste. Quant a la rose, je n’avais absolument aucune sympathie pour elle!
Peut-Être que si je le relisais du haut de mes presque 30 ans, je verrais les choses autrement, qui sait… Ce n’est pas l’opportunite qui manque, les versions françaises, tchèques et allemandes sont a la maison. C’est très frappant, le Petit Prince est le livre français le plus connu au monde, il s’exporte partout et est un incontournable du rayon « livre en français » ainsi qu’au rayon « littérature francophone » dans toutes les librairies etrangeres ou je suis allée un jour. TOUTES. Avec les gadgets qui vont avec d’ailleurs (tasses, aimants, etc)
C’est aussi un des premiers livres que ceux qui apprennent le français veulent lire, a peine savent-ils les basiques. Et pourtant la dimension poetique et philosophique de ce livre me fait dire que ce n’est pas le plus facile d’approche quand on débute une langue…
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C’est un livre que l’on peut lire au premier degré et trouver très joli. Les autres dimensions apparaissent au lecteur au fur et à mesure de son apprentissage du français ou de la vie, c’est ce qui le rend si beau finalement. Je n’imaginais pas que Le petit prince soit autant lu à l’étranger, je trouve ça génial, les valeur diffusée sont très belles. Et finalement, même si le serpent représente la mort, après réflexion, je trouve très beau que le petit prince choisisse ce moment lui-même et reparte en paix sur son étoile. Même si j’aurais aimé une autre fin évidemment, celle-ci est inéluctable et donne au récit tout sa force. La vie du petit prince n’est plus un idéal, elle est vraie…
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Une redécouverte qui doit être intéressante.
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Oh que oui ! J’ai lu Terre des hommes depuis, Saint-Exupéry est vraiment un auteur à lire et relire !
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