Je prends mes lectures dans le désordre. Après avoir chroniqué Alexis Jenni, je continue dans l’ambiance religieuse avec La clôture des merveilles.
J’ai découvert ce court roman juste après ma lecture de Moby Dick. Suite à plusieurs lectures infructueuses, Lorette Nobécourt semblait être la seule capable de capter mon attention plus de cinq minutes. Le style littéraire n’a pourtant strictement rien à voir avec celui de Melville – quel auteur pourrait-il s’en vanter ? – mais il me permet de sortir de mon « deuil littéraire post-chef-d’oeuvre » – ce qui est énorme ! Simple et fluide, l’écriture introspective de Lorette Nobécourt est parfaitement adaptée à cette vie romancée de H., celle dont on se souviendra sous le nom de Hildegarde de Bingen. De simple moniale, cette dernière deviendra l’une des âmes les plus influentes des siècles suivants. Insoumise et obstinée, elle fondera deux abbayes, s’adonnera à la littérature et restera dans nos mémoires comme l’une des plus grandes mystiques de la chrétienté.
Dans La clôture des merveilles, Lorette Nobécourt ne s’attache pas tant au récit historique et biographique de Hildegarde – bien qu’il soit très présent tout au long du roman – mais bien d’avantage à l’évolution spirituelle, aux émotions, voire aux relations quasi-amoureuses tant elles sont profondes, de H., simple nonne, femme. L’auteur en profite pour saupoudrer son propos d’écrits poétiques et des apports spirituels de sa protagoniste sur la notion de viridité notamment – énergie intérieure perpétuellement renouvelée grâce à l’intervention de l’Esprit et comparable à celle qui fait croître les plantes.
Pour ma part, si le personnage de Hildegarde de Bingen m’interpelle, c’est bien l’écriture de l’auteur qui me séduit d’avantage ici. Je découvre Lorette Nobécourt avec La clôture des merveilles et je ne compte pas en rester là. J’espère revenir vers vous très prochainement pour vous parler d’un autre de ses romans, Patagonie intérieure.
Pour ceux d’entre vous qui souhaiteraient explorer l’écriture introspective, sachez que Lorette Nobécourt organise régulièrement des ateliers dans la Drôme – ambiance paradisiaque garantie !
Vous trouverez des précisions sur son site : http://lorettenobecourt.com/
Pour le coup, j’ai détesté ce roman-là ! L’écriture de Lorette Nobécourt que j’aimais tant lumineuse dans ses deux titres précédents a viré « ravie de la crèche » et puis ces espèces de tics d’écriture qu’elle ressasse sont insupportables. Cela dit, si tu as apprécié, je te conseille ses deux ouvrages précédents, qui sont bien meilleurs à mon sens.
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Je découvrais complètement donc je n’ai pas été lassé par ses tics d’écriture, ni déçue par rapport à ses précédents romans. Cela dit j’ai lu Patagonie intérieure dans la foulée et j’ai préféré. A l’occasion j’irai voir ses précédents romans 🙂
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Je connais Hildegarde mais pas cette auteure. Lili semble avoir un avis totalement opposé au vôtre et c’est ça qui est chouette ! Quant aux chefs d’œuvre, il y a pléthore tout de même ! Moi, j’ai dans mon cœur un certain nombre de merveilles qui m’ont ravie (et pas de la crèche ! ).
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Pour le chef-d’oeuvre, je parlais de Moby Dick, pas de Nobécourt !
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J’ai eu des échos mitigés sur celui-ci (mais par une « médiéviste » confirmée) ! En ce qui me concerne, j’ai adoré « En nous la vie des morts » qui m’a tellement bouleversée que j’ai eu une panne de lecture pendant le mois qui a suivi… En revanche, j’ai acheté Horsita, un livre plus ancien, je l’ai commencé et je n’ai pas accroché mais je n’abandonne pas, je le reprendrai plus tard. Patagonie intérieure me tente beaucoup…
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Évidemment, je comprends qu’une médiéviste puisse être déçue par La clôture des merveilles ! La dimension historique est très peu présente, et je ne suis pas sûre du tout que les quelques détails mentionnés soient prouvés. « En nous la vie des morts » est un très beau titre et rien que pour ça c’est plutôt tentant. J’ai bien aimé Patagonie intérieure comme je le disais à Lili, mais je ne sais pas s’il est mieux que les précédents romans de L. Nobécourt. Il est très court et se lit très facilement, très poétique et assez simple. Cela me convenait tout à fait au moment où je l’ai lu mais si c’est possible pour toi, je te recommanderait plutôt de l’emprunter en bibliothèque ou à quelqu’un que tu connais, plutôt que de l’acheter. Je me rend compte qu’avec le temps il ne m’en reste pas grand chose. Je me suis simplement très bien retrouvée dans sa vision du voyage.
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Je rejoins Aspho : « En nous la vie des morts » est très beau, il m’a bouleversée également. Puis « L’usure des jours ». Par contre, j’ai aussi du mal à adhérer à ce qu’elle a écrit avant ces textes-là, trop torturés et nombrilistes pour moi.
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OK je me renseignerai sur « En nous la vie des morts », vous avez l’air tellement emballée toutes les deux.
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Tout me tente : le sujet et le style.
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Et bien bonne lecture 😉
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