L’espèce fabulatrice – Nancy Huston

Je découvre Nancy Huston avec cet « essai » – j’ose à peine utiliser ce mot – que me prête un ami. Je m’excuse par avance, ma critique risque d’être fort peu élogieuse.

Nancy Huston tente de démontrer ici que l’être humain est avant tout un être de fiction. Il a besoin de fabuler pour mieux supporter sa condition. Je grossis, à très gros trait
Je divise pour ma part l’ouvrage en deux parties. Dans la première, l’auteur expose en quoi l’être humain est voué au néant, apologie de l’absurde et indirectement de l’athéisme – quelques millénaires de philosophie, théologie et autres sciences humaines passent à l’as pour ne retenir que le discours mortifère de notre siècle sartrien. Ajoutez-y quelques touches d’humour (vraiment ? ) sur les paysans berrichons – l’auteur canadienne voulait sans doute faire étalage de sa culture en citant nos contrées reculées, elle en oublie certainement que le « paysan berrichon » n’est pas une fiction et n’a pas besoin de se laisser insulter par son éminence d’outre-mer. – et Nancy Huston aura achevé de m’énerver. J’avoue que j’ai du mal avec le second degré dans les « essais » – en admettant qu’il s’agisse bien de second degré. En bref, si je n’avais pas eu plusieurs heures de train devant moi – pour me rendre dans le Berry justement – il est très probable que je n’aurais jamais terminé ce bouquin.

J’aurais eu tord, la seconde moitié redresse la barre en faisant l’apologie de la littérature et de la capacité imaginale de l’être humain – capacité rédemptrice bien évidemment. Si la première n’avait pas été si mauvaise j’y aurais presque cru, j’y aurais même pris plaisir. Mais les douches écossaises en littérature, très peu pour moi. On ne m’y reprendra pas !

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27 réflexions au sujet de « L’espèce fabulatrice – Nancy Huston »

    1. Moglug Auteur de l’article

      J’ai eu de meilleurs échos de ses romans en effet, mais cet essai m’a fait sortir de mes gonds pendant toute la première partie ! Il y avait beaucoup trop d’idées pré-mâchées tracées à gros traits…

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      1. keisha41

        Je l’ai lu, sans me souvenir de ces paysans berrichons ( j’en ai une palanquée dans mes ancêtres, alors pas touche! ^_^); prochainement, en allant dans le Berry, lire Raymonde Vincent ou George Sand, na!

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        1. Moglug Auteur de l’article

          Ahaha ! Et pourtant elle y fait allusion 2 fois ! La 2ème était de trop… Je ne connais pas Raymonde Vincent, qu’est-ce qu’elle a écrit ? En revanche, j’ai 2 titres de G. Sand qui m’attendent à la maison (Indiana et son autobiographie), et j’ai relu La mare au diable récemment (toute mon enfance…^^)

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            1. Moglug Auteur de l’article

              A découvrir alors^^ Je savais que l’on trouvait quelques grands auteurs dans la région mais je suis contente d’en découvrir de nouveaux 😀

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  1. Mior

    ses romans sont excellents quoique marqués par le tragique , parfois un peu trop au goût de certains ; j’ai lu un essai d’elle que j’ai assez bien détesté (je crois que je l’ai chroniqué , « reflets dans un oeil d’homme » , très caricatural ) et …elle a depuis longtemps une maison dans le Berry !! Elle est mariée au philosophe Tsvetan Todorov et vit en France depuis quarante ans. Dans ses romans , mon favori reste peut-être « la virevolte » où elle parle de maternité , de création artistique et de conflits intérieurs (elle parle bien de musique , qui est également très présente dans son oeuvre). Curieux que tu ne l’aies jamais lue , elle a une oeuvre abondante chez Actes SUd et Babel

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    1. Moglug Auteur de l’article

      Elle vit dans le Berry ??!!! Bonjour l’image qu’elle en donne !
      J’irai lire ton article sur Reflets dans un oeil d’homme ce soir. Et puis j’essaierai peut-être de me réconcilier avec elle en lisant Virevolte. Merci du conseil !
      Et je ne me suis remise à lire sérieusement que depuis 1 ou 2 ans, du coup j’ai quelques très sérieuses lacunes 😉

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  2. Anonyme

    Salut ! Je commence tout juste un essai de Nancy Huston (professeurs de désespoir ), et je viens de tomber par hasard sur ton billet sur mon fil d actualité ! Au bout de 50 pages, je ne peux pas encore me prononcer sur cet auteur, mais je te tiendrai au courant . En tout cas, je remarque qu il faut éviter de titiller de la berrichonne. Bravo. Bel article, bien enlevé ! Augustin

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  3. choupynettederestin

    Si tu veux tenter à nouveau l’expérience, tu peux lire (en t’accrochant pour passer la première des quatre parties) Lignes de faille. (et je vois que deux te l’ont déjà suggéré… 🙂 )

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  4. Anonyme

    Décidément Nancy Huston me déçoit dans ses essais, je l’avais connu au plus près du corps et de la maternité, dans la virevolte et l’empreinte de l’ange. Profonde et même brillante dans son tombeau pour Romain Gary. J’attendais au tournant cette disciple de Beauvoir ( qu’elle a fréquenté assidument ), au même titre qu’Adler ou Badinter, je m’étais dit qu’enfin à la lecture de « Reflets dans un oeil d’homme », j’aurais eu un point de vue plus subtil que le marasme ambiant et patatra….Je n’aurais pas mieux dit que Mior. Cependant ses romans passés ( époque révolue ? ) ligne de faille ou professeur de désespoir notamment, restent très bon. Je crois que je ne peux m’empêcher de toujours admirer cette non francophone qui a choisi le français comme langue de plume . Je ferais donc l’impasse sur ce nouvel essai.

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