Ce livre-ci, je suis allée le chercher jusqu’en Belgique, chez mon amie Cyve. Parmi le foutrac soigneusement rangé de sa bibliothèque, coincé entre une phénoménale collection d’Hugo Pratt et un ou deux volumes d’Alessandro Baricco, caché là derrière le porte-futur-bébé-aujoud’hui-né, elle a extirpé avec son innocence habituelle et son sourire indescriptible – une dent de devant dépassant légèrement plus que les autres – Le quatrième mur de Sorj Chalandon, « Tu t’intéresses au Proche-Orient toi, dis ? Celui-ci devrait te plaire ! ». Déjà blasée devant tant d’enthousiasme – posture réflexe – je cède sous la pression et repars avec un bouquin supplémentaire dans mes bagages – il n’aura pas fallu trop longtemps pour me convaincre.
Les chroniques du Quatrième mur sont pléthores sur la blogosphère et souvent élogieuses. Primé au Goncourt des lycéens en 2013, l’ouvrage a fait son chemin.
Samuel, juif et résistant grec, fait promettre à son ami Georges, le protagoniste de ce récit à la première personne, de mettre en scène à Beyrouth la pièce Antigone de Jean Anouilh. Nous sommes en 1982, le Liban est en guerre. Comme si l’entreprise n’était pas suffisamment dangereuse, Samuel souhaite que chacun des comédiens appartiennent à l’un ou l’autre camp des belligérants.
Je comprends d’emblée l’intérêt scolaire de ce roman. Écrit simplement, accessible au plus grand nombre, il met en avant un grand classique du théâtre français et donne très sérieusement envie de le lire et de le jouer. L’idée est très belle. J’ai crains toutefois un récit trop peaceful à mon goût, trop ancré dans une image idéale du théâtre et de la littérature capable de dépasser les conflits les plus complexes – même si au fond de moi j’ai très envie d’y croire ! J’ai eu tord : Le quatrième mur est loin d’être un roman naïf. S’il commence en douceur, le temps de planter le décor, le dernier tiers s’accélère dans un rythme saccadé propre au combat à balles réelles. Il soulève des questions graves et questionne le lecteur sur l’infinie complexité de la dignité humaine en temps de guerre comme en temps de paix.
Un grand merci à Cyve pour ce conseil de lecture, et… au plaisir de te lire 😉
je garde un souvenir fort de ce texte!
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Qu’est-ce qui t’a le plus marqué ?
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Une déception pour ma part.
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Ah oui ? Et qu’est-ce qui t’as déçue ?
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Toujours pas lu Chalandon mais je sais déjà que ce n’est pas avec ce texte que je commencerai.
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Je ne connais pas du tout ses autres romans, tu sais déjà avec lequel tu aimerais le découvrir ?
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J’ai été transportée par cet écrit…
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Décidément les avis sont très partagés ! Qu’est-ce qui t’as le plus plu ?
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Peut-être le fait de savoir que cette histoire était comme un miroir d’une partie de ce qu’il a vécu en tant que journaliste. Ça donnait de la profondeur à ma lecture…
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Je ne le savais pas, merci ! C’est vrai que cela donne du poids au récit…
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Un livre que je n’ai toujours pas lu (mais je suis d’accord, il y a pléthore d’avis sur la blogo et très positifs pour ceux que j’ai lu) Ton amie a une bibliothèque qui me parle Corto Maltese et Alessandro Baricco c’est du bon, du très bon même 😀
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Oui elle a bon goût en effet !! Dommage qu’elle ne blogue pas plus !!
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Rhalala, encore une fois je me dois de réagir… Non, ce n’était pas « avec un tel enthousiasme » que je t’en ai parlé. J’ai juste pensé qu’il pourrait t’intéresser. Quant à moi, j’aurais préféré quelque chose de plus peaceful, de plus rêveur, peut-être, ou plutôt qui laisse la place à l’espoir. Mais je reconnais, je suis de plus en plus bisounours avec les années, ça ne s’arrange pas.
Intérêt scolaire? Boarf, pas plus, pas moins qu’un autre.. Un bon prof peut faire feu de tout bois; Pour faire lire ça à des ados, y’a intérêt à passer du temps sur le contexte, car l’analyse littéraire ne suffira pas. M’enfin…
Par contre, du coup, si tu ne l’as pas encore lu, je te conseille vivement « Les Justes » de Camus. J’en garde un souvenir impérissable.
SI, je blogue, je me consacre aux découvertes culturelles belges qui ont bien besoin de petit coup de pouce et de plus gros cou… Mais cet article-ci qui me provoquait est passé à la trappe (pfff, heureusement que tu m’as prévenue). Paf un p’tit coup de pub: metveelplaisir.wordpress.com/ (yek yek yek)
Sinon, je t’aime.
Quand même.
Et ma dent de devant aussi.
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Mouai c’est facile de jouer les mitigée après coup !! J’ai pas lu Les justes de Camus. D’ailleurs je ne savais même pas qu’il faisait du théâtre aussi cet homme là :s J’ai lu L’homme révolté avant de partir en vacances, Les justes devrait venir le compléter comme il se doit 🙂 Au fait, je lis Orsenna en ce moment 😉
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Et puis essaies de faire des liens cliquables pour faciliter la vie de tes lecteurs ! 😛
https://metveelplaisir.wordpress.com/
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Je ne joue pas les mitigées après coup, m’enfin! Je souligne que tu as mésinterprété mes propos…
Il te plait, Orsenna?
Oui, Camus, le théâtre, beaucoup, et souvent je préfère ses textes de théâtre, d’ailleurs. Caligula aussi, un texte incroyable…
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OK; j’arrête d’être de mauvaise foi 😉
Et oui j’aime beaucoup Orsenna ! De retour de voyage, il donne surtout envie de repartir 😀
Et pour Camus, je vais creuser la question.
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Je suis d’accord avec le theatre de Camus. J’avais adore Les Justes. C’est tres politique.
Je pense que tu aimeras.
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Bon, y’a plus qu’à… alors^^
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Le sujet de ce livre me plaît beaucoup à priori. Monter cette pièce d’Anouilh (que j’aime et que j’ai vue au festival d’Avignon) avec ce parti pris (des acteurs dans les deux camps) me paraît passionnant. Il faudra que je le lise… si je parviens à avoir plusieurs vies car cela me paraît mission impossible de lire tous les romans qui me paraissent intéressants dans les blogs!!
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Comme je te comprends ! Difficile de faire des choix !
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